Appel à Communications – Journée d’Etude sur le Transport Artisanal – Marseille, France
Appel
à Communications –
Journée d’Etude sur le Transport Artisanal
« Le transport artisanal dans le monde :
Entre informalité et institutionnalisation »
Le 2 Mars 2017 à Marseille
Dans de nombreuses métropoles, les transports collectifs institutionnels font défaut. Ils ne parviennent pas à répondre aux besoins des citadins dans leurs déplacements quotidiens. L’absence, ou l’inefficacité, de transports en commun centralisés est compensée par des solutions non-institutionnelles. Ces transports sont appelés “artisanaux”. En effet, le secteur repose sur des travailleurs indépendants ou des micro-entreprises et se caractérise par la grande autonomie des équipages de véhicules. L’impératif de promotion de solutions de mobilité plus durable nous pousse à nous intéresser à ces systèmes de transport flexibles et collectifs.
Cet appel à propositions fait suite à une première journée d’étude. Le 10 Mars 2016, une dizaine de communications se sont intéressées aux transports collectifs artisanaux selon trois ateliers. Le rôle des transports artisanaux dans les systèmes de mobilité des villes que ce soit par rapport à la demande ou en relation aux transports institutionnels ainsi que les différents modes d’organisation de l’offre ont été abordés à travers des exemples internationaux.
Les discussions au cours de cette journée ont souligné l’importance des enjeux des transports artisanaux. L’essor du secteur repose sur la souplesse de ces systèmes et leur adaptabilité. Grâce à nos échanges avec des professionnels du transport, nous avons pu dégager des questions toujours ouvertes. Nous proposons donc de nouveaux axes pour continuer la réflexion lors d’une deuxième journée le 2 Mars 2017 à Marseille.
Axes proposés
- Le transport artisanal au-delà des Suds : vers une vision globale ? La notion de transport artisanal a été forgée dans le cadre d’études portant sur des villes du Sud, ensemble géographique aux contours flous englobant des pays en développement ou émergents marqués à des degrés divers par la colonisation ou l’influence occidentale. Dans quelle mesure peut-on l’extraire de ce contexte pour interroger des phénomènes analogues présents dans les villes du Nord, caractérisées à la fois par une économie post-industrielle et une tradition plus institutionnelle et centraliste de planification des services urbains ? Les solutions techniques, économiques et organisationnelles des transports artisanaux du Sud peuvent-elles contribuer à repenser certains aspects des systèmes de transport urbain au Nord, comme semblent le suggérer les réflexions engagées autour de la notion de paratransit depuis les années 1970 aux Etats-Unis (Cervero, 1997), et, plus largement, les recherches sur le transport à la demande (Le Breton, 2001, Lammoglia et al., 2010) ? Dans une perspective historique, quels rapports peut-on établir entre les transports artisanaux actuels et les formes non-centralisées de transport, telles que les taxis collectifs, qui existaient dans les villes européennes jusqu’au milieu du XXe siècle (Flonneau, 2000, p.105, Passalacqua, 2010) ?
- Enjeux de nouvelles technologies : comment les transports artisanaux prennent-ils le tournant du XXième siècle, notamment avec la diffusion des smartphones ? Quels sont les enjeux socio-économiques de ces nouvelles pratiques ? Assiste-t-on a une certaine forme de montée en gamme du transport artisanal ? Circulation des modèles : approche globales des formes multiples de l’offre (confrontations / comparaisons), peut-on dégager des typologies ? modèles d’intégration des transports artisanaux : adaptation et relations avec les BRT, quelle pertinence dans la circulation des modèles ? Comment éviter de plaquer des modèles issus de pays du Nord ? Quels sont les exemples pertinents issus des Suds ? Comment promouvoir l’intégration des transports artisanaux en conservant leurs atouts ?
- Transport artisanal et informalité. Les notions d’”artisanal” et d’”informel” sont souvent amalgamées dans l’appellation “transport informel”, en particulier dans des travaux centrés sur les réseaux institutionnels et centralisés. Il apparaît toutefois plus fécond scientifiquement de les séparer pour analyser les liens qu’elles entretiennent. En effet, l’informalité ne désigne plus seulement une catégorie d’activités illégales ou difficilement comptabilisables dans les statistiques, mais aussi des pratiques de production et de gouvernement de la ville (Jacquot, Sierra, Tadié, 2016) : la notion est passée du champ économique au champ politique. Ces perspectives invitent à déceler ce que le transport artisanal a d’informel. En retour, on peut se demander comment le transport artisanal vient interroger la dimension informelle des politiques d’aménagement ou des instances de réglementation des transports urbains. Dans quelle mesure le transport artisanal participe-t-il d’une production informelle de la ville ?
Modalités de soumission
Les propositions de communication prendront la forme d’un résumé d’une page environ (550-600 mots), rédigé en français ou en anglais. Ce résumé présentera la problématique et les principaux points qui seront abordés dans la communication. Les propositions devront être adressées à Léa Wester (lea.wester@laposte.net) et Rémi Desmoulière (remi.desmouliere@inalco.fr) au plus tard le lundi 2 janvier 2017.
Comité scientifique
Frédéric Audard, ESPACE, Aix Marseille Université
Chantal Chanson-Jabeur, CESSMA, Université Paris-Diderot
Rémi Desmoulière, CESSMA, INALCO
Jérôme Lombard, PRODIG, IRD
Pablo Salazar Ferro, CODATU
Léa Wester, ESPACE, Aix Marseille Université
Références
CERVERO R., 1997, Paratransit in America. Redefining Mass Transportation, Westport, Praeger, 320 p.
FLONNEAU M., 2000, “Infrastructures et citadins : réflexions sur l’acceptation et l’impact de l’automobile à Paris au XXe siècle”, Le Mouvement Social, n°192, p. 99-120
JACQUOT S., SIERRA A., TADIÉ J., 2016, “Informalité politique, pouvoirs et envers des espaces urbains”, L’Espace politique, n°29, 2016-2
LE BRETON E., 2001, “Le transport à la demande comme innovation institutionnelle”, Flux, 2001/1, n°43, p. 58-69
PASSALACQUA A., 2010, « Les taxis collectifs aux marges de la mobilité parisienne des années 1930 », Transports urbains, n°117, p. 28-32.