Formation LUTP session francophone [4e édition] : un succès qui ne se dément pas
La
4e session francophone de la formation LUTP, organisée conjointement par la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement (AFD) en partenariat avec le CMI, le CEREMA et CODATU, s’est déroulée du 1er au 7 juin 2014 à Marseille (France). Ce programme vise à développer les capacités de décision en matière de planification de la mobilité urbaine.
Une formation internationale destinée aux décideurs
La formation Leaders in Urban Transport Planning (LUTP) entend former les décideurs pour développer une approche intégrée de la mobilité urbaine, ses différentes composantes et les moyens nécessaires à sa mise en œuvre. Développée avec le soutien du PPIAF, de l’AUSAID et de l’ESMAP propose un apprentissage basé sur l’expérimentation et privilégie les études de cas, les exercices de groupe et les visites de terrain, en mettant l’accent sur les liens entre les différentes composantes du système global de transport urbain.
Le séminaire d’une semaine (7 jours effectifs à Marseille) est précédé d’une phase préalable d’auto-apprentissage de cinq semaines. Il donne lieu à la remise par la Banque Mondiale et l’AFD, d’un certificat attestant de la participation à l’ensemble du programme. La 4e session francophone qui s’est déroulée à Marseille dans les locaux du CMI a été animée par une équipe de spécialistes des transports urbains issue de la Banque Mondiale (Marc Juhel, Thierry Desclos), de l’AFD (Olivier Ratheaux, Xavier Hoang), du CEREMA (Thierry Gouin) et de CODATU (Julien Allaire).
Les visites de terrain: un moyen efficace d’illustrer la théorie
Les visites de terrain à Marseille et à Montpellier ont permis aux participants de constater les réalisations de ces deux villes de la rive Nord de la Méditerranée en termes de développement de l’offre de transport collectif, de maîtrise de l’usage de l’automobile et d’aménagements favorables à la circulation des piétons et des vélos. Ils ont également pu apprécier le contenu des plans de déplacements urbains récemment approuvés dans ces agglomérations pour favoriser notamment l’articulation des politiques d’urbanisme et de transport, un des défis majeurs pour les villes du Sud qui doivent maîtriser une croissance urbaine très rapide.
A Marseille, les participants ont pu visiter le centre de gestion du trafic de l’agglomération et découvrir le projet Euroméditerranée, cet Établissement Public d’Aménagement né en 1995 en tant qu’opération d’intérêt national à l’initiative de l’État et des collectivités territoriales dans l’objectif de placer Marseille au niveau des plus grandes métropoles européennes. Le projet métropolitain qui vise à structurer l’agglomération Aix-Marseille-Provence a ensuite été présenté. Enfin, Martine Vassal, adjointe à la Ville de Marseille en charge des relations internationales a ensuite reçu la délégation.
A Montpellier, la politique des transports de la Communauté d’Agglomération et du Plan de Déplacements Urbains a été présenté aux participants. Ensuite, accompagnés par un représentant de TAM, l’opérateur de transport public montpellierain, ils ont pu visiter le centre Odysseum, exemple de développement urbain intégré à l’offre de transport collectif de masse avant d’apprécier les aménagements de centre-ville favorisant les modes de transports alternatifs à l’automobile. La visite s’est conclue à la gare Saint Roch avec la présentation de ce pôle d’échange renouvelé.
Des participants ayants leurs propres projets
La formation a réuni cette année 20 responsables venus de 6 pays d’Afrique (Burkina Faso, Cameroun, Éthiopie, Maroc, République Démocratique du Congo, Sénégal). Les participants présentaient une grande hétérogénéité du point de vue des fonctions qui leur sont confiées dans leur pays. Il y avait ainsi des conseillers ministériels, des fonctionnaires territoriaux, des fonctionnaires centraux, des responsables de société de transport collectif, etc. Chacun est confronté aux problématiques de transport et tous ont fait part du bénéfice tiré de cette formation :
- pour penser la structuration institutionnelle des transports :
l’atout de l’existence d’autorités organisatrices de transport a été largement évoqué et les échanges ont sûrement permis d’alimenter les aspirations de pays tels que la République Démocratique du Congo ou le Sénégal qui souhaitent travailler pour une amélioration de la gouvernance en matière de transport urbain ; - pour prévoir la croissance urbaine autour d’axes de transport collectif de masse :
cette formation a sûrement permis de confirmer les bénéfices financiers (plus-value foncière), sociaux (lutte contre la ségrégation), économiques (réduction de la congestion) et environnementaux (réduction de la pollution et d’un usage du sol déréglé) pour les agglomérations multimillionnaires (Kinshasa, Addis Abeba, Dakar, les villes marocaines ou camerounaises). Mais elle a également permis à des décideurs de villes de taille plus modestes de prévoir leur expansion urbaine ; - pour intégrer les projets de transports collectifs de masse avec les réseaux de transport existants :
ce sont des enjeux toujours présents à Casablanca ou Rabat autour des projets de transport de masse; tandis que Dakar et Addis-Abeba sont concernés par des projets de BRT. L’intégration avec le réseau de transport informel a aussi été évoquée à plusieurs reprises. Cette problématique est en effet commune à tous les pays représentés et se pose comme un vrai enjeu de gestion du système de transport urbain en termes de gouvernance institutionnelle, de performance du système, de sécurité routière ainsi que régulation de la concurrence ; - pour prendre conscience de la nature multi-dimensionnelle du transport urbain:
elle nécessite la prise en compte à la fois de la dimension spatiale, temporelle, institutionnelle, financière, politique, modale et fonctionnelle. Le développement de cette capacité à prendre en compte les retombées des actions menées au nom d’une des dimensions sur toutes les autres est à considérer un objectif pour garantir la mise un place d’un système de transport durable.
La formation permet à des décideurs de se rencontrer et d’échanger entre eux pendant toute la durée de la formation. Ces échanges peuvent perdurer dans le temps. Par ailleurs, on constate après 4 sessions francophone de LUTP l’atout que représente la formation de délégations importantes qui facilite la définition de perspectives communes dans la mise en œuvre d’une politique de transport urbain.
La 5ème édition de la formation LUTP aura lieu à Marseille en juin 2015, n’hésitez pas à suivre les actualités sur notre site pour être informés!