Le transport collectif artisanal: une composante essentielle dans un système dual
Dans
la plupart des grandes villes du Sud, le transport institutionnel et le transport collectif artisanal représentent les deux composantes d’un système de transport public dual. Obéissant à des logiques très différentes, elles entretiennent des relations complexes qui varient selon les contextes.
Le transport collectif artisanal, souvent qualifié d’informel voire d’illégal, évolue en marge des systèmes de transport institutionnel. Il est décrit comme un secteur mal organisé, inefficace en termes d’exploitation (duplication de lignes, longueur excessive des lignes, offre surabondante de véhicules sur certains axes, etc.), et en partie responsable des accidents de la route, de la congestion et de la pollution de l’air.
Toutefois, il répond, bien souvent, à une demande qui ne pourrait pas être satisfaite en son absence. Le transport collectif artisanal joue donc un rôle capital et on lui reconnaît deux avantages indéniables: de faibles coûts pour la collectivité publique et une forte flexibilité des services. Dans cette perspective, on peut également s’inspirer de services développés dans les pays industrialisés, tel que le transport à la demande, qui visent à apporter une plus grande flexibilité et une meilleure couverture du territoire par le transport public.
À travers une revue de la littérature, le présent document vise à proposer une caractérisation des différents modèles de transport artisanal, illustrée par des exemples de villes qui présentent des réalités contrastées. La conclusion souligne les complémentarités, souvent négligées, entre ces deux composantes des transports collectifs urbains.