CODATU participe à la réflexion sur l’amélioration des Hubs de mobilité
Quelles
interfaces pourraient permettre de faciliter le changement de mode,
le simplifier, le rendre agréable?
Le 28 mars dernier, CODATU a participé à une matinée d’échanges organisée par la Fabrique des Mobilité sur le thème des pôles multimodaux et des perspectives d’amélioration à travers le numérique et la création de communs. L’idée était de partir des pratiques citoyennes pour faire émerger des communs permettant de faciliter le passage d’un mode à un autre.
La matinée a commencé par une série de deux interventions:
- Amandine Crambes (ADEME) et Bruno Marzloff (Chronos) ont présenté les résultats de la 1ere étude menée par l’Observatoire des Usages Émergents de la Ville, sur la façon dont les citoyens (français, allemands, britanniques et italiens) appréhendent « la ville de demain ». Ressort de cette étude plusieurs éléments marquants: le rejet de la smart-city au profit de la ville nature (à taille humaine), le plébiscite de la voiture pour les trajets quotidiens, les mutations du travail permettant des gains de temps sur le trajet domicile/travail, un désir de mutualisation des équipements entre voisins (potager, espace de travail. garage, chambre d’amis etc.), la multiplication des « opérateurs » de la ville (exemple de la filiale SideWalkLabs de Google City).
- Caroline Beaulieu de la société ForCity a présenté l’outil R City, appliqué au projet de développement entre l’aéroport du Bourget et l’aéroport de Roissy. L’outil R City procède à une modélisation de la ville (réseau de transport, d’énergie, d’electricité etc.) et cherche à (i) construire une vision partagée du territoire par tous les acteurs, (ii) anticiper les impacts des nouveaux projets, et (iii) aider les collectivités à faire des choix pour une mobilité plus durable. L’outil est accessible en mode SaaS (mot de passe, compte utilisateur).
Sur la base de ces interventions, les participants ont été invités à former des groupes de travail et à réfléchir dans un 1er temps à la définition d’un persona (age, situation familiale et professionnelle, contraintes/besoins de mobilité etc…), et dans un second temps, aux solutions innovantes qui pourraient permettre d’améliorer la mobilité de ce persona. L’objectif de cet exercice était de faire émerger des projets et de travailler ensuite avec les personnes intéressées sur leur « prototypage », en lien avec les collectivités. En voici quelques résultats:
- Patrick et Amélie, parents d’un enfant de 2ans, rencontrent des soucis pour déposer/aller chercher leur enfant a la crèche car celle-ci n’est pas sur leur trajet domicile-travail et implique de devoir faire 2 trajets en bus supplémentaires. Le groupe suggère de développer une annexe de la crèche en gare RER de Cergy Saint Christophe afin de pouvoir proposer des horaires plus souples aux parents, et de proposer des lieux de dépôt plus centraux. Les enfants sont ensuite repartis dans les différentes crèches voisines.
- Justin, 45 ans, père de 2 enfants, habite dans une petite ville de 2000 habitants et dépend a 70% de la voiture pour les conduites des enfants aux activités et pour certains trajets domicile-travail-école. Pour faciliter son accès aux solutions de mobilité partagées, le groupe suggère de créer 3 niveaux de hubs: un 1er hub rural, au plus proche de l’utilisateur, avec équipements de base pour faciliter l’attente (éclairage, chauffage, parking, bancs) qui peuvent être intégrés a des infrastructures existantes (arrêt de bus, arrêt de covoiturage, station essence, gare…); un 2ème hub péri-urbain, qui reprend le modèle du hub rural mais avec des services supplémentaires (consignes, restauration, AMAP, entretien vélo, livraison…); un 3ème hub urbain, qui intègre encore davantage de services et de solutions de mobilité.
Plusieurs initiatives allant dans ce sens ont vu le jour ces derniers mois. C’est le cas de Blablacar et JC Decaux qui travaillent sur des points d’arrêt de covoiturage, à travers la mise à disposition pour Blablalines (covoiturage domicile-travail) des abris bus à Toulouse et Montauban. C’est le cas également de la ville de Paris qui a annoncé la création de 1000 places de parking relais supplémentaires dès septembre, pour 75 euros/mois, pour inciter les travailleurs franciliens à laisser leur voiture aux portes de la capitale. Enfin, c’est également la réflexion que mène Ecov, start-up qui organise le covoiturage en zones péri-urbaines et rurales en considérant que « les sièges libres dans les voitures sont de vraies ressources pour développer le transport de personnes » (Thomas Montagne, PDG). Cependant, Ecov constate que les solutions de covoiturage existantes excluent les personnes qui n’ont pas de smartphone, et restent très compliquées à utiliser au quotidien. Pour remédier à cela, Ecov met en place des bornes connectées sur les grands axes, sur lesquelles le piéton peut renseigner sa destination. En retour, la borne indique au piéton le temps d’attente et le prix du trajet, et aux automobilistes la destination recherchée. Ces derniers s’arrêtent s’ils le souhaitent. Jusqu’à présent, 14 stations ont été déployées dans le Val d’Oise. Développement de la jeune pousse à suivre de près!
Pour en savoir plus sur l’atelier, et sur les diverses initiatives en cours dans le domaine des hubs de mobilité, rendez-vous sur la page du Wiki de la Fabrique des Mobilités: C’est par ICI !!
Pour en savoir plus sur les autres ateliers et démarches entreprises par la Fabrique des Mobilités, cliquez sur les liens ci-dessous:
– Atelier sur les traces de mobilités – 20/03-2018
– Atelier sur le Compte mobilité
– Atelier sur la Blockchain, Cryptomonnaie et Mobilités – 26/04/2018