Journées Sans Voiture : bientôt dans votre ville !
Le
22 septembre est la date officielle de la Journée Sans Voiture, une journée incitant les automobilistes à abandonner leur voiture particulière et envisager d’autres modes de déplacement en milieu urbain: les transports en commun, le vélo, la marche à pied, etc.
Célébrée par des centaines de villes au début des années 2000, la date du 22 septembre a perdu de sa superbe. Toutefois, dans le monde entier, plusieurs villes s’appuient sur ce concept pour sensibiliser les populations sur le besoin de modérer l’usage de la voiture en ville en fermant régulièrement des sections de voie publique aux véhicules motorisés pendant une journée ou une matinée. Il existe aujourd’hui de nombreux exemples d’événements hebdomadaires ou mensuels à travers le monde qui permettent une réappropriation de l’espace public et une promotion de la mobilité soutenable.
CODATU propose à la fin de cette article de recenser les Journées Sans Voiture à travers le monde afin de faciliter la mise en place de tels événements.
Le 22 septembre: une date célébrée historiquement en Europe
Une dynamique fédératrice jusqu’au début des années 2000
Les premières Journées Sans Voiture ont vu le jour entre novembre 1956 et janvier 1957 en Europe sous la forme de Dimanches Sans Voiture. En 1973, d’autres événements sont à nouveau organisés puis disparaissent aussi rapidement. Ces quelques manifestations étaient avant tout à visée économique. En effet, ces deux vagues sont apparues en réaction aux crises pétrolières de l’époque : la crise de Suez en 1956, et le choc pétrolier en 1973.
En 1997, une nouvelle Journée Sans Voiture est organisée à Reykjavik (Islande), avec cette fois un message de santé et d’éco-responsabilité. Le concept séduit alors et est repris dans différentes villes d’Europe. La Commission Européenne lance ainsi en 1998 la campagne « In town, without my car ! » – « En ville, sans ma voiture! » – incitant les villes à limiter la circulation automobile le 22 septembre. Le nombre de villes mobilisées augmente alors chaque année en Europe et dans le monde. Des programmes nationaux soutiennent cette dynamique qui permet aux élus locaux de faire valoir leurs projets politiques (voir vidéo).
Ces journées semblent particulièrement bien appréciées par la population à en croire l’évaluation des impacts réalisée en France suite aux journées de 1998, 1999 et 2000. Des enquêtes, observations et entretiens réalisés dans une douzaine de villes françaises et plusieurs villes européennes, permettent notamment au Certu (ex-CEREMA) de tirer les enseignements suivants du 22 septembre 2000 :
- L’opinion publique locale est toujours très favorable à ce type d’opération (plus de 80%), à l’exception des commerçants ; ce niveau de satisfaction est élevé dans tous les pays d’Europe, même s’il l’est un peu moins en Allemagne (autour de 70%).
- La fréquentation du centre ville est d’un niveau équivalent à un jour ordinaire, avec quelques disparités dans certaines villes selon les types de commerces ou de services, et les grandes surfaces périphériques n’ont pas plus de clients que lors d’un jour ordinaire;
- L’usage de la bicyclette et de la marche, ainsi que la fréquentation des transports collectifs sont accrus ;
- En matière d’environnement, la baisse du niveau de bruit et surtout le changement d’ambiance sonore sont appréciés par les citadins. On constate une baisse de la pollution dans les périmètres réservés. Par contre, cette journée a peu d’influence sur les niveaux de pollution de fond.
En 2004, environ 1 500 villes sur la planète utilisaient le 22 septembre pour sensibiliser leur population aux conséquences la croissance de la circulation automobile et aux alternatives possibles.
Un déclin de la journée annuelle à partir de 2005 en Europe
Alors même que le 22 septembre commençait à prendre une envergure mondiale, la Commission Européenne a réduit son importance en 2002 en faisant évoluer sa campagne autour de la « Semaine Européenne de la Mobilité » du 16 au 22 septembre. Dans beaucoup de villes européennes, la « Journée Sans Voiture » a été diluée dans la semaine de la mobilité dont les actions étaient moins ciblées.
Dans certains pays où la Journée était célébrée depuis plusieurs années, les pouvoirs publics ont évoqué un besoin de faire évoluer le concept, constatant un « essoufflement progressif » de la Journée Sans Voitures (ce fut le cas en France notamment où le nombre de villes participantes était passé de 98 en 2002 à 59 en 2004 [1]. Beaucoup de dirigeants politiques considéraient en effet difficile, voire coûteux, de « bloquer la ville » un jour de semaine. Pour le ministre de l’Ecologie de l’époque Serge Lepeltier, « Il ne s’agit plus de prendre la voiture comme « bouc émissaire », mais de « montrer que l’utilisation de plusieurs moyens de transport peut être la bonne solution », à l’instar du vélo, du covoiturage ou des transports en commun » [2]. Pour les associations de promotion de ces modes alternatifs, le dynamisme autour d’une « Journée annuelle » s’avère en effet difficile à maintenir quand la voiture conserve sa place tout le reste de l’année. Elles dénoncent le manque de cohérence entre ces événements et les politiques effectivement menées (PSF: Il me manque une source ici).
En conséquence, on remarque un désengagement des villes du Nord à partir de 2005 avec, en 2015, seulement 330 villes qui célébraient encore le 22 septembre sans voiture. Toutefois, de nombreuses Journées Sans Voiture ont vu le jour à travers le monde sous la forme d’événements annuels (qui peuvent avoir lieu à d’autres dates) ou de restrictions hebdomadaires de la circulation le dimanche.
Les Journées sans voiture: un phénomène mondial
En Amérique latine, Bogota a ouvert la voie
La ville de Bogotà (Colombie) a été une des premières d’un pays en développement à reprendre le concept de la Journées Sans Voitures . Dès 1984, le maire de Bogota proposait déjà de fermer plusieurs rues secondaires les dimanches matins, à travers le programme « Ciclovia » – la ville, ayant un budget contraint, ne pouvait pas se permettre de projets trop dépensiers. L’initiative a eu du succès et a ainsi pris de l’ampleur.
A partir de 1995, des voies principales, telles que la Carrera Septima, rue historique reliant quartiers riches et centre-ville, ont été progressivement intégrées dans le programme qui a été ensuite étendu aux matinées des jours fériés. Enrique Peñalosa, maire de 1998 à 2001, récemment réélu en octobre 2015, a souhaité célébrer la Journée Mondiale Sans Voiture afin de promouvoir l’usage des transports en commun et du vélo dans la ville (il avait notamment initié le développement des « Ciclorrutas », un important réseau de pistes cyclables [3]).
Suivant l’exemple de Bogotà, d’autres villes ont entrepris de fermer certains de leurs grands axes les dimanches afin d’encourager les déplacements à vélo. C’est le cas de Quito ou Mexico [4]. De façon similaire, Sao Paulo ferme presque tous les dimanches l’imposant réseau d’autoroutes urbaines surnommée Minhocao qui traverse le centre ville, laissant l’espace libre pour les cyclistes, joggeurs et piétons [5].
Un phénomène en pleine expansion dans toute l’Asie
Plusieurs grandes villes d’Asie rencontrent aussi un véritable succès avec les Journées Sans Voiture. Taipei City organise depuis 2002 une Journée Sans Voiture chaque premier samedi du mois de mai, bloquant une partie de la ville aux voitures afin d’y organiser diverses activités dont un grand parcours cyclable [6]. La Chine continentale s’est quant à elle largement impliquée dans ce genre d’initiative adaptée en « No Car Day » dans le cadre de sa campagne « Green Transport and Health » lancée en 2007 [7]. En 2015, le pays incite ses villes à participer à la Journée Mondiale Sans Voiture en encourageant leurs habitants à laisser leur véhicule. 170 villes ont ainsi été mobilisées telles que Pékin, Shenzhen, Chengdu, Wuhan, ou bien Ningbo [8]. Des Journées Sans Voiture annuelles sont également organisées dans de grandes villes du continent telles que Bangkok (Thaïlande) [9] ou Kuala Lumpur (Malaisie) [10].
Jakarta (Indonésie) organisait depuis mai 2012 un Dimanche Sans Voiture mensuel sur ses avenues principales. De 6h à 11h du matin, les habitants ont l’opportunité de faire du vélo librement et de participer à des activités en plein air. Suite au succès de cette initiative, ils sont organisés chaque semaine [11]. En Inde, le « Raahgiri Day » à Gurgaon, ville périphérique de Delhi, a incité pendant 6 mois (de 2013 à 2014) les populations à s’approprier les routes fermées aux véhicules tous les dimanches matin. Cet événement donnant l’occasion aux populations d’investir de manière ludique les voies était surtout un symbole fort pour Delhi, considérée comme la ville la pus polluée du monde.
Face à un véritable succès, le Raahgiri Day a commencé à se délocaliser dans le centre de Delhi ainsi que dans une quinzaine d’autres villes indiennes. C’est le cas de Kochi qui a organisé sa première édition le dimanche 1er mai 2016 à l’initiative de l’entreprise Kochi Metro Rail Corporation, avec le soutien de CODATU. De nombreuses activités en plein air, culturelles et sportives, y ont été organisées le long de Shanmugham Road, route principale du centre ville.
Au Maghreb, une récente multiplication d’événements
Dans la région du Maghreb, des Journées Sans Voiture annuelles sont apparues depuis la fin des années 2000, avec notamment un démarrage à Alger (Algérie) en 2008. Un dimanche par an, les rues d’Alger laissent ainsi place à de nombreuses activités pour les piétons. La dernière en date a eu lieu le vendredi 6 mai 2016, et a été une occasion pour faire passer plusieurs messages, tel que la place de la femme dans la société à travers « L’Algéroise », course exclusivement féminine ayant rassemblé 4 000 participantes [12].
Au Maroc, des Journées Sans Voiture ont été organisées à partir de 2008 à Rabat [13], et plus récemment à Casablanca qui annonçait pour sa première édition du 29 mai 2016 « la plus grande journée sans voiture jamais organisée en Afrique » [13]. Un événement annuel a aussi démarré en 2010 à Marrakech dans le but de promouvoir l’usage du vélo, et prend la forme d’un parcours cyclable de 12 km. Des vélos sont disponibles à la location spécialement pour l’événement qui a attiré 700 personnes en 2014 et 830 en 2015. Le dernier événement en date a eu lieu le 29 mai 2016 [14].
Impliquée plus tardivement, la Tunisie a commencé à voir apparaître ses Journées Sans Voiture dans ses villes secondaires. La ville de Sfax organisait ainsi le 20 septembre 2015 sa deuxième édition, autorisant uniquement les bus et vélos dans son centre, afin de sensibiliser sur l’importance des transports durables [15]. Une autre Journée Sans Voiture a été organisée en juin 2016 dans le centre de Monastir, ville côtière tunisienne [16].
De rares initiatives en Afrique subsaharienne
En Afrique du Sud, des volontaires de la ville du Cap organisent depuis 2012 des Dimanches Sans Voiture à travers l’initiative Open Streets Cape Town, aménageant ainsi diverses activités dans les rues. Le dernier événement a eu lieu le 4 octobre 2015, dans le quartier de Belleville [17]. Johannesburg participe à l’initiative mondiale, à travers la promotion de son service de transports en commun [18]. Mais le dynamisme de Jo’burg a aussi transparu via l’accueil en octobre 2015 de la seconde édition du festival Ecomobility dans le quartier de Sandton . Des événements ont été organisés dans les rues bloquées à la circulation ainsi que des conférences et et débats sur la problématique de l’écomobilité, en préparation de la COP21 de décembre 2015 [19].
Bien que le reste de l’Afrique subsaharienne reste encore peu concernée , des initiatives commencent à voir le jour. Par exemple, une première Journée Sans Voiture a été organisée en 2015 à Kigali (Rwanda), année où une rue piétonne a été créée dans le centre-ville. Les autorités, qui ont également introduit un Dimanche Sans Voiture mensuel dans le centre ville considère que ces journées s’inscrivent dans la perspective de la « ville verte » du Masterplan. En 2016, cet événement a également permis de sensibiliser les habitants aux enjeux de santé liés à la mobilité [20].
Des journées annuelles symboliques aux dimanches ancrés dans la pratique
Il n’existe pas de modèle type de Journée Sans Voiture. Initialement définie selon un modèle européen, cet événement a été ensuite adapté différemment selon chaque situation. On peut cependant différencier deux principaux types de JSV : les grands événements à caractère exceptionnel en semaine ou le dimanche et les rendez-vous réguliers. Ces deux types peuvent s’additionner en répondant à des objectifs différents.
Des événements annuels symboliques…
La Journée Sans Voiture organisée en septembre 2015 à Paris, celle de Kochi, ou encore d’Alger sont des événements de grande ampleur avec une dimension symbolique. Elles visent à rassembler exceptionnellement et fédérer temporairement les populations autour des problématiques de mobilité soutenable. Ainsi Anne Hidalgo, Maire de Paris depuis 2014 qui a souhaité organiser une Journée Sans Voiture en amont de la COP21 sur les Champs-Elysées, décrit cet événement comme un « symbole » pour montrer « qu’il y a d’autres façons de concevoir la mobilité en ville » [21]
Elles s’organisent en général autour de grands axes où sont organisés des événements marquants et populaires comme des tournois sportifs ou des concerts en pleine rue. Le Raahgiri Day 2016 à Kochi illustre bien ce concept à travers les nombreuses activités et événements organisés sur tout le long de Shanmugham Roadi : course à pied, matchs de football, cours de zumba, et de yoga, espaces de lecture, peinture, cerfs-volants, etc…
Ce type d’événement détient généralement une forte dimension politique, d’où sa médiatisation souvent conséquente. Par exemple, Paris a voulu transmettre un message fort à travers une large diffusion d’images de l’avenue des Champs Élysées remplie de piétons et de cyclistes. D’une autre manière, les organisateurs de la Journée Sans Voiture à Alger en ont profité pour organiser une action marquante à travers sa course féminine l’Algéroise. Ces actions de communication ne doivent pas être confondues avec de véritables mesures d’amélioration de la mobilité qui doivent les accompagner.
De part cette dimension fédératrice, il est difficile d’organiser trop régulièrement ces événements. De ce fait, ce type de Journée Sans Voiture est en général annuel, une périodicité qui présente hélas un risque de disparition d’une édition à l’autre. C’est de cette façon que la ville de Montréal avait annoncé en 2014 le non-renouvellement de sa Journée Sans Voiture, préférant concentrer ses efforts et ressources sur d’autres composantes de son programme de mobilité [22].
… ou plus régulièrement pour changer les pratiques
Contrastant avec ces grands événements, de nombreuses villes ont adopté un modèle moins marquant mais plus régulier. Organisant des Dimanches Sans Voiture, des villes comme Bruxelles, Bogota, Sao Paulo, Taipei, Jakarta, Paris ou encore Kigali ferment certaines de leurs rues une fois par mois, voire une fois par semaine, permettant à la population de profiter régulièrement de ces espaces libérés des voitures.
Ces actions régulières visent d’avantage à ancrer de nouvelles pratiques de mobilités qu’à organiser un événement politique. S’inscrivant plus dans la durée, ce modèle d’action – et non plus »d’événement » – vise à promouvoir essentiellement les modes de déplacement alternatif en accoutumant les habitants aussi bien automobiliste que piétons, à la fermeture récurrente de certains axes. La santé et l’exercice physique sont alors généralement avancés comme argument principal, tel que l’annonçait Monique Mukaruliza, maire de Kigali, au lancement de son Dimanche Sans Voiture mensuel : « Dans un souci de promotion de modes de vie sains pour les habitants de Kigali, les autorités municipales ont proposé des sports populaires et des exercices afin d’encourager à marcher, courir, et faire du vélo. C’est dans ce contexte que nous avons introduit une journée sans voiture mensuelle. » [20]
Ces actions ont souvent besoin de l’impulsion d’un événement fédérateur qui pourra donner une légitimité pour leur permettre de se mettre en place. C’est le cas de Kigali, de Bruxelles mais aussi de Paris, qui a rebondit sur le succès de sa première Journée Sans Voiture pour proposer de libérer son avenue des Champs Élysées une fois par mois comme cela est fait depuis plus de dix ans sur les berges de Seine ainsi que de nombreuses rues sont fermées tous les dimanches à la circulation automobile dans le cadre d’une opération appelée « Paris Respire ».
Bien connu des habitants de ces villes, cet usage alternatif de l’espace public concrétise une politique de mobilité et permet de faire changer les comportements sur le long terme et ainsi de prévenir des projets d’aménagements au service des piétons et des cyclistes.
Les enjeux de communication autour des Journées Sans Voiture
Les Journées Sans Voiture sont par nature limitées:
- dans l’espace, car elles ne concernent généralement que certains axes ou quartiers d’une ville. Il est en effet très rare qu’une telle journée s’organise à l’échelle d’une ville entière. Au delà des périmètres définis, les voitures circulent toujours;
- dans le temps, l’événement n’occupant qu’une certaine tranche horaire d’une seule journée. Ces tranches horaires ne dépassent jamais 10 heures d’affilée, et se limitent souvent à des matinées. Une fois que le trafic reprend, le niveau de pollution remonte très vite à la normale.
Mais cet impact limité permet justement de démontrer la possibilité d’organiser les rues autrement qu’en donnant un maximum d’espace à la circulation et au stationnement automobile. Les Journée Sans Voiture sont ainsi un outil de sensibilisation permettant d’inciter au changement des pratiques de mobilité et de faire connaître les projets menés par les autorités pour développer des alternatives à la voiture individuelle. La communication est alors un aspect essentiel pour le succès des Journées Sans Voitures. On peut lister cinq dimensions :
- Une sensibilisation sur l’impact direct de la voiture sur la qualité de vie: en limitant son utilisation, les Journées Sans Voiture visent à faire imaginer des villes libérées des externalités négatives engendrées par la voiture particulière : pollution de l’air, pollution sonore et visuelle, insécurité, dérèglement climatique, santé des populations, etc.
- Une promotion de l’usage du transport collectif et des modes actifs – souvent délaissés dans les politiques publiques sont être au cœur des Journées Sans Voiture-. Cette communication est particulièrement appropriée dans une période de l’année propice aux changements de comportements-.
- Une réflexion sur la fonctionnalité de l’espace public: lorsqu’une ville ferme physiquement ses rues aux voitures, la chaussée représente alors un espace nouveau à occuper et disponible à tous. Les habitants peuvent alors l’investir et le transformer en y organisant par exemple des activités ludiques, sportives ou culturelles. Cet espace offre aussi une opportunité d’expression pour la société civile. Ces activités permettent également aux habitants de s’impliquer dans la vie de quartier et renforcent ainsi l’engagement citoyen.
- Une communication autour de politiques mobilité urbaine ou de projets d’aménagement urbain ou de transport public: pour garantir leur succès, ces journées doivent s’inscrire dans une politique de mobilité urbaine soutenable. Ces événements doivent permettre aux décideurs de faire connaître les objectifs de leurs politiques et les projets en cours dont l’impact sur la surface de voirie destinée à la circulation automobile et dont les travaux préalable à la mise en service pourront entraîner un sentiment de rejet de la part des habitants mal informés.
- La communication a posteriori: ainsi, Paris ou Bogota ont communiqué sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre (de 45% à Bogota en 2008 [22] – chiffre toutefois controversé – et de 20 à 40 % du taux de dioxyde d’azote à Paris en 2015 selon les quartiers (AirParif, 2015) [23]. Paris a également communiqué sur la diminution moyenne de 38 % d e l’énergie sonore a été mesurée (BruitParif, 2015) [24].
Ainsi, les Journées Sans Voiture sont avant tout des événements éphémères qui doivent nécessairement s’inscrire au sein d’une politique de mobilité pour pouvoir connaître un véritable impact. Dans le cas d’une Journée Sans Voiture annuelle, cela reste un événement de communication efficace sur l’amélioration de la qualité de vie en ville, les enjeux climatiques, de santé et de bien être. Les Journées Sans Voiture plus régulières (mensuelles et hebdomadaires) plus modestes médiatiquement ont plutôt vocation à créer de nouvelles habitudes. Elles sont particulièrement couronnées de succès dans les villes où les espaces verts et les publics piétonnisés sont rares. Dans les deux cas, ces modifications temporaires de l’utilisation de l’espace public doivent permettre de sensibiliser les populations vis à vis de la politique de mobilité urbaine développée par les pouvoirs publics.
La carte ci-dessous représente la majorité des villes qui organisent régulièrement, ou ont par le passé organisé des Journées Sans Voiture! Aidez-nous à la compléter en remplissant le questionnaire ci-dessous!
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Références:
[1] Notre-planete.info, Bilan de la journée « en ville sans ma voiture« , 3 Septembre 2004.
[2] Le Parisien, La journée sans voitures change de ton, le 11 mai 2005.
[3] Les Echos : https://www.lesechos.fr, Visité le 16 août 2016)
[4] Marion Hoyez (2016) : Feedback on the « Car Free Sunday » – Kochi (India). Url : https://www.codatu.org/actualites/feedback-on-the-car-free-sunday-kochi-india/
[5] Claire Gatinois (2015) : A Sao Paulo, le temps de la voiture est révolu. Url : https://www.lemonde.fr. Visité le 16 août 2016
[6] Url : https://english.gov.taipei, Taipei City Governement, Visité le 16 août 2016
[7] LiuWeifeng (2008) : Green trafic week to cut emissions. Url : https://www.chinadaily.com.cn, Visité le 16 août 2016
[8] GBTimes (2015) : China calls for green ways to travel in « Car Free Day ». Url : https://gbtimes.com, Visité le 16 août 2016
[9] Url: https://www.bangkokcarfree.com, Visité le 16 août 2016.
[10] Url : https://www.klcarfreemorning.com, KL Car Free Moring,Visité le 16 août 2016
[11] Sita W. Dewi (2014) : Jakarta Car Free Day more popular, commercial. Url : https://www.thejakartapost.com, Visité le 16 août 2016
[18] Url : https://www.joburg.org.za, Joburg, my City, our Future, Visité le 16 août 2016
[19] Santhosh Kodukula & Monika Zimmermann (2015) : Johannesburg EcoMobility World Festival An initial glimpse of the success during the first 10 days. Rapport ICLEI, Johannesburg, Afrique du Sud
[20] Athan Tashobya (2016) : Kigali introduces car-free day. Url : https://www.newtimes.co.rw, Visité le 16 août 2016
[21] Url : https://parissansvoiture.fr, Paris Sans Voiture, Visité le 16 août 2016