Retour sur la XVIII Conférence CODATU
Après plusieurs reports liés à l’épidémie de Covid-19, la XVIII Conférence CODATU s’est tenue les 22 et 23 novembre, non pas à Dakar mais en ligne, et a permis de rassembler près de 200 intervenants et participants. Cet événement a permis de présenter plus de 40 articles scientifiques évalués par le Comité Scientifique Internationale de la Conférence. Ces présentations proposaient d’aborder les questions de transport et de mobilité dans les villes en développement, principalement en Afrique (pour une trentaine de communications), mais également en Amérique latine et en Asie.
Au cours de ces deux journées, 10 sessions parallèles se sont tenues et ont donné lieu à des échanges riches, autour de thématiques telles que l’articulation entre mobilité et espaces urbains, l’introduction de nouvelles technologies dans le secteur de la mobilité, les questions de sécurité routière, la prise en compte de modes de transport artisanaux et non-motorisés, ou encore les outils d’aide à la décision et à la planification urbaine. Ces sessions parallèles ont été complétées par une session spéciale animée par le réseau de la World Conference Transport Research Society et du Special Interest Group – H5 (developing countries), durant laquelle des jeunes chercheurs ont présenté leurs travaux sur les villes asiatiques, et une session spéciale dédiée au projet européen Solutions Plus, proposant des solutions d’e-mobilité adaptées aux besoins des villes en développement. Enfin, le prix de la meilleure Thèse anglophone a été décerné à Thiago Guimaraes pour son travail de recherche intitulé : « Bridging the accessibility gap to healthcare: the role of urban transport for low-income communities in São Paulo, Brazil » qui a été présenté lors de la session de clôture.
Les deux co-Présidents de la Conférence, le Professeur Jérome Chenal (EPFL) et le Professeur Ndiaye (ULB) ont également apporté leur éclairage sur les grands enjeux actuels de la mobilité dans les villes et pays du Sud. Jérome Chenal a notamment rappelé la nécessité de considérer transport et mobilité à travers une approche pragmatique, en faisant preuve de bon sens, pour construire et planifier des villes adaptées aux besoins diversifiées des sociétés contemporaines. Alassane Ndiaye quant à lui a clôt la Conférence en revenant sur plusieurs grands enjeux dont la communauté scientifique doit s’emparer, et plus généralement les communautés humaines, à savoir :
– la complexité des transitions technologiques en lien avec les dynamiques d’exclusion sociale, et le besoin d’engagement de la part des politiques publiques ;
– l’importance de la question de la sécurité dans le secteur de la mobilité, entendue au sens large, et à travers cela la nécessité de mieux impliquer un nombre plus large d’acteurs dans la planification ;
– la remise en question de nos modes déplacement dans l’ère post-Covid ;
– la problématique de la décentralisation, et la capacité des collectivités locales à s’investir sur les questions de transport et de mobilité ;
– l’électromobilité, les perspectives qu’elle offre et le renforcement de capacités qui doit accompagner le développement de nouvelles technologies ;
Enfin, la nécessité plus générale de considérer ces questionnements en lien avec le changement climatique.
Le conseiller scientifique de la Conférence, le Professeur Ali Huzayyin, et la coordinatrice scientifique de la Conférence, Docteur Solène Baffi, souhaitent remercier chaleureusement l’ensemble des auteurs qui ont présenté leurs travaux de recherche et fait preuve d’une grande patience, les membres du Comité Scientifique Internationale de la Conférence qui ont sélectionné et évalué l’ensemble des contributions reçues, les Présidents de session qui ont animé les sessions et les échanges pendant les deux jours de la Conférence, ainsi que les deux co-Présidents pour leur investissement et leur expertise !
La valorisation des articles et des présentations élaborées pour la Conférence, ainsi que les enregistrements sera prochainement proposée sur le site de Codatu.