SMDC2022 : les grands débats

Du 3 au 7 octobre 2022 a eu lieu la Semaine de la Mobilité Durable et du Climat à Dakar www.smdc2022.com.

1500 acteurs du monde entier se sont réunis pour aborder des sujets en lien avec la mobilité urbaine et le changement climatique dans les pays du Sud. A l’issue de cette semaine contenant plus de 50 sessions plénières et après concertation des différents partenaires, CODATU a approuvé la Déclaration de Dakar, qui a été portée le mois suivant à Sharm el-Sheikh à la COP27.

Voici quelques-unes des grandes thématiques qui ont été débattues et qui étayent la feuille de route de CODATU pour les 10 prochaines années, à travers la Déclaration de Dakar.

La gouvernance

Sujet transversal, abordé dans pratiquement tous les ateliers, la gouvernance se définit comme l’ensemble des décisions, des règles et des pratiques visant à assurer le fonctionnement d’un système de mobilité. Elle prend en compte les enjeux du financement, des politiques globales d’urbanisme et de pilotage des grands projets. Afin d’identifier les principaux enjeux concernant les projets présentés au cours de la SMDC, une cartographie des acteurs et une analyse des relations et rapports de force existants a été produite. Les participants ont largement partagé l’idée que la mobilité devait être gérée au plus près des territoires et des citoyens, au sein des collectivités locales.

Le transport artisanal

Le transport artisanal s’est imposé comme un moyen de transport collectif déterminant dans de nombreuses villes du Sud. Les ateliers ont permis d’approfondir la question de l’intégration du transport artisanal dans un système de mobilité durable. De nombreux retours d’expérience ont été échangés sur la gestion de la réglementation du transport artisanal. Par exemple le projet de l’AFTU piloté par le CETUD de Dakar, propose aux conducteur.trice.s artisanaux.nales de devenir conducteur.trice.s de bus classique. Également le projet de la ville de Douala, qui s’attache à la mise en œuvre d’une règlementation et une politique d’harmonisation avec les autres moyens de transport urbain.

Les données et les outils numériques

Les données (de la collecte à leur utilisation en passant par leur traitement et leur mise à jour) et les outils numériques ont été régulièrement présentés comme des moyens d’accélérer la décarbonation des mobilités en Afrique, et ailleurs. Leur traitement se doit d’être transparent, fiable, inclusif et de ne pas exclure les populations encore éloignées de ce type de solution. Les outils numériques se présentent comme une solution pertinente aux enjeux du continent, en proposant des solutions de paiement alternatives et en accompagnant ainsi le report modal vers des modes collectifs et décarbonés. Ils peuvent aussi permettre l’essor de solutions multimodales, essor qui ne peut se faire qu’avec des données sur les réseaux et les utilisateur.trice.s actualisées.

L’électromobilité et les énergies alternatives

Les énergies alternatives constituent un enjeu majeur en vue de la transition écologique et de la décarbonation des mobilités. Cet enjeu a été prégnant lors des discussions entre les différent.e.s acteur.trice.s lors de la SMDC. Bien que porteuse d’espoir pour des modes de transport plus respectueux de l’environnement, l’électromobilité n’est pas simplement un enjeu des politiques de mobilité. La pertinence de son développement tend à s’inscrire dans une stratégie énergétique plus globale, sur des territoires dont la précarité n’est plus à démontrer.

Le genre

Sur les questions de mobilité, le genre est devenu un nouveau critère qui ne peut plus être exclu des réflexions. Les femmes doivent être intégrées en tant qu’usagères mais aussi en tant qu’actrices du secteur professionnel. La SMDC a permis de valoriser des initiatives porteuses de ces valeurs, telles que le projet de formation de conductrices de bus mené par LAMATA, ou la campagne de sensibilisation contre les violences faites aux femmes dans les transports en commun à Tunis.